Que j’aime à me promener le long de ce passage,
Ou seule sait me
transporter cette fille attentionnée.
Que j’aime cet
instant, quand ma conscience fait naufrage,
Quand même mes
mains aventureuses jouent à se faire désirer.
L’endroit est bien
réel. Je m’y suis réveillé.
Une odeur étrange de
cheveux blonds parsemés
M’y titillait et
l’oreille, et la plante des pieds.
Et sur mon corps
répandu, un venin langoureux,
Donnait à son corps
une légèreté insoutenable,
Dont mon frêle appendice
excité et visqueux,
Supportait
jalousement la chaleur effroyable.
Et cette subtile
salive, perfide et illusoire,
Qui trompait mes sens
alors que régnait le noir !
L’endroit est bien
réel. Je m’y suis perdu.
J’y avais bien croisé
des bras vicieux et candides,
Et me souviens encore
du parfum de ces eaux limpides.
Pourtant, une douleur
étrange s’est emparée de moi
Et j’ai perdu
connaissance chez l’hôte de ces bois.
Je me souviens aussi de
quelques fruits exquis,
Sous des feuilles de
dentelle que j’eu à peine léchés.
Mais ce fut bien dans
ces fourrés moins hauts et plus accessibles.
Que je me perdis dans
l’arbre obscur des possibles.
L’endroit est bien réel. Je l’ai quitté.
Un peigne, un parfum, le force pénétrante des photons
Exercèrent leur empire et couchèrent mes illusions.
Me pressa, douloureuse, la pesanteur d’un corps,
D’une étrangère femelle apparue dans le décor.
Que dire du venin asséché, de mon appendice épuisé?
Je quittais le réel pour mon costume de journée.